moit moit 3

Veille chat, bot, humain, conversation, interaction, relation, etc.

À l’occasion d’une mission pour l’institut national de recherche dédié aux sciences du numérique (Inria), j’ai testé plein de chat, bot, pas bot, moit moit, quoi qu’est-ce. Sur ce sujet, ce que j’aime essayer de comprendre, c’est finalement à quoi ça tient de proposer autre chose qu’un dialogue automatique.
L’autre jour je suis tombée sur Giulia B. ici même. Nous avons parlé, parlé, fait silence, recherché, testé, attendu, résolu le problème, souri, dit merci. Tout était très sonore et animé dans le silence réel de cet échange. On pouvait entendre les inflexions de la voix, les pauses, le tempo. De la prosodie muette avec de l’affect.
De mon point de vue, les réponses aux étapes et aux questions récurrentes étaient automatiques, là pour faire gagner du temps de part et d’autre et ça marche. Le tout était ce truc qui mêle intelligence humaine, émotionnelle, et intelligence artificielle.
Ici, au-delà du nom de mon interlocutrice et de sa présence lisible, l’autre chose qu’un dialogue mécanique réside je crois dans la compréhension du problème, le temps, le rythme accordés à le résoudre, à le détendre. Elle est aiguë dans des trucs petits mais épais ; les expressions courtes et justement décontractées, le doute, le choix de la ponctuation et de la non ponctuation, l’attention vraisemblable, la dérision à propos, cet émoticône écrit, premier et basique, là juste pour relever une émotion déjà présente finalement. Bref, une expérience de service client super.

Après, j’ai pensé à ces interlocuteurs dans les call center empêtrés dans leurs guides et qui pour le coup sonnent parfois comme des robots. Dans ces contextes, quel(s) filtre(s), quel(s) intermédiaire(s) envisager pour créer les conditions favorables à une bonne interaction ?

Après après, je me suis dit et si Giulia était un super algorithme. En tout cas sa dernière phrase est extraordinaire. Et puis j’ai pensé à Usual suspects quand :).